Planter un kiwi en octobre peut sembler surprenant à première vue. Et pourtant, c’est justement ce timing qui fait toute la différence. Entre terre encore tiède, humidité naturelle retrouvée, et reprise rapide au printemps, cette période conjugue tous les atouts pour réussir votre culture. Voici l’astuce infaillible qui marche dans toutes les régions de France.
Pourquoi octobre est le mois idéal ?
Le secret réside dans l’énergie emmagasinée pendant l’été. En octobre, le sol est encore chaud et l’air plus humide. Ce combo rare permet au kiwi de développer ses racines en profondeur juste avant l’hiver.
En début de printemps, la plante redémarre sans stress, prête à croître vigoureusement. Résultat constaté chez de nombreux jardiniers : une croissance deux fois plus rapide qu’en cas de plantation au printemps, où les jeunes plants affrontent vents secs et chaleur instable.
Les erreurs à éviter absolument
Le kiwi n’est pas fragile, mais certaines erreurs courantes peuvent l’empêcher de s’installer.
- Sol mal drainé : en terrain lourd ou argileux, l’eau stagne et peut faire pourrir les racines. Une couche de graviers ou de billes d’argile au fond du trou suffit souvent à l’éviter.
- Mauvais emplacement : trop d’ombre ou un vent direct bloquent sa croissance. Même dans le Nord, un mur plein sud change la donne.
Un conseil partagé par les jardiniers aguerris : le kiwi ne craint pas le froid, mais l’eau stagnante. Ces racines détestent être noyées.
Comment planter un kiwi en automne
Voici une méthode simple, testée et efficace :
- Choisissez une zone ensoleillée, légèrement protégée du vent.
- Creusez un trou deux fois plus large que la motte.
- Déposez au fond un mélange de graviers et de compost mûr.
- Replacez la terre enrichie sans enterrer le collet de la plante.
- Tassez légèrement et arrosez généreusement après la mise en terre.
- Ajoutez un paillage épais : copeaux, feuilles mortes ou paille, pour garder l’humidité et isoler du froid.
Un point essentiel à ne pas négliger : installez un support solide dès la plantation (grillage, pergola, câbles). Le kiwi grimpe naturellement, mais sans tuteur, ses tiges s’enroulent mal et fatiguent inutilement la plante.
Quelles variétés choisir selon votre région
Le succès de votre culture dépend beaucoup du choix de la variété :
- Dans le Sud ou les climats doux : kiwi Hayward, fruits sucrés, gros calibre, récolte tardive.
- Dans le Nord, à l’Est ou en altitude : kiwaï (Actinidia arguta), résistant à -20 °C et fruits plus petits mais comestibles sans épluchage.
Pour une bonne pollinisation, plantez un pied mâle pour cinq femelles. Pas assez de place ? La variété autofertile Jenny produit seule, avec de bons rendements même en solo.
Préparer son kiwi pour l’hiver
Un bon départ, c’est bien, mais passer l’hiver sans dommage est tout aussi crucial.
- Arrosage léger mais régulier : sans détremper ni le feuillage ni les racines.
- Maintient du paillage tout l’hiver pour isoler les racines.
- En cas de gel annoncé, protégez les jeunes plants avec un voile d’hivernage.
La première taille doit se faire seulement l’automne suivant. Supprimez les rameaux faibles, améliorez la structure sans trop couper.
Astuces de terrain issues de jardiniers passionnés
Certains détails pratiques font toute la différence. Par exemple :
- Planter sur une butte : limite les risques d’humidité excessive dans les régions très pluvieuses.
- Fleurs mellifères à proximité (lavande, bourrache, souci) : elles attirent les pollinisateurs, souvent peu intéressés par les fleurs du kiwi.
- Fils à double hauteur : mâle en haut, femelles en bas – ça facilite la fécondation.
- Compost bien mûr une fois par an, sans excès. Les engrais riches en azote rendent le plant énorme… mais pauvre en fruits.
Le kiwi pousse-t-il vraiment partout en France ?
La réponse est oui, à condition d’adapter la méthode. En Bretagne, un couple récolte jusqu’à 15 kilos de fruits par an sur deux pieds, simplement protégés par un muret en granit et plantés en octobre. D’autres réussites similaires s’observent à Paris, en Alsace, et même dans les Vosges.
Ce qui revient toujours : un bon drainage, de la lumière, un peu de patience… et la saison juste.
Alors, prêt à tenter l’expérience ?
Il reste encore quelques semaines pour planter. Octobre n’attend pas. Offrez un mur ou une pergola à ce fruit généreux. Il vous le rendra, chaque automne, en kilos sucrés.
Et si vous avez déjà tenté l’aventure, partagez vos réussites – ou vos doutes – en commentaire. Souvent, ce sont ces échanges qui font germer les meilleures récoltes.




