Avant de foncer sécateur en main pour tailler tous vos arbres fruitiers, posez-vous une simple question : êtes-vous sûr du bon moment ? Certains arbres profitent d’une taille post-été, mais en toucher d’autres peut mettre leur santé en danger. Et le cerisier ? Lui, il risque carrément d’en mourir si vous le taillez maintenant.
Pourquoi vous ne devez jamais tailler un cerisier en septembre
Le cerisier est un arbre aussi magnifique que fragile. Ses fleurs au printemps, ses fruits sucrés en été… tout en lui respire la générosité. Mais il a un point faible : sa faible capacité de cicatrisation à l’automne.
En clair, le cerisier cicatrise mal en septembre. Cette période est critique, car l’arbre commence à entrer en dormance. Et chaque blessure infligée par une taille devient une porte grande ouverte aux maladies fongiques, comme la redoutée maladie du plomb.
Résultat :
- Les plaies restent ouvertes plus longtemps
- Les champignons s’infiltrent plus facilement
- L’arbre réveille à tort ses réserves énergétiques
- Il devient plus vulnérable au gel
- Et sa floraison l’année suivante peut être compromise
En bref, toucher votre cerisier à cette période, c’est risquer de ruiner votre récolte future – voire de compromettre la santé de l’arbre tout entier.
Le bon moment pour tailler un cerisier
Vous pouvez — et devez — tailler votre cerisier, mais pas n’importe quand. La période idéale, c’est juste après la récolte, en juillet ou tout début août. À ce moment-là, l’arbre a encore assez d’énergie pour se défendre et bien cicatriser.
En été, vous pouvez :
- Enlever les branches mortes ou malades
- Éclaircir l’intérieur de l’arbre pour favoriser la lumière
- Limiter l’extension des branches trop longues
Et si vous avez raté ce créneau estival ? Attendez patiemment la fin de l’hiver, juste avant l’éclosion des bourgeons. Une taille douce à ce moment-là limitera les risques et préparera l’arbre à son réveil printanier.
Les autres arbres à ne pas tailler à l’automne
Le cerisier n’est pas le seul à être réfractaire aux tailles d’automne. D’autres arbres ont des besoins similaires.
À éviter en septembre :
- Le figuier : il a besoin de toutes ses réserves pour affronter l’hiver
- Le noyer : très sensible à la taille hors période, il cicatrise lentement
Ces arbres comme le cerisier doivent être laissés en paix pour ne pas affaiblir leur système de défense naturelle.
Quels arbres pouvez-vous tailler en septembre ?
Heureusement, tous les arbres fruitiers ne sont pas aussi sensibles à cette période. Quelques-uns s’en sortent très bien – voire profitent – d’une taille en fin d’été ou début d’automne :
- Le pêcher : une taille stimule ses futures branches fructifères
- L’abricotier : on peut l’aérer et éliminer les rameaux inutiles
- Le pommier et le poirier : à condition de pratiquer une taille légère
- Le prunier : lui aussi peut être allégé à cette saison
Ces espèces cicatrisent bien et se régénèrent sans souci à l’approche de l’hiver. Mais attention tout de même à ne pas trop en faire — on privilégie toujours les tailles douces.
Écoutez le rythme de vos arbres
Chaque arbre a son propre cycle, ses forces et ses vulnérabilités. Le secret d’un verger en pleine forme ? Respecter leur rythme naturel.
Avant chaque taille, interrogez-vous. Est-ce un bon moment pour cette espèce ? L’arbre montre-t-il des signes de fatigue ? En prenant le temps d’observer et de comprendre, vous ferez de meilleures récoltes et éviterez les erreurs irréversibles.
Et surtout, souvenez-vous : le cerisier ne vous dira rien s’il souffre, mais il pourrait le montrer au printemps… par l’absence cruelle de cerises. Autant éviter cette désillusion, non ?




