Quand l’air se rafraîchit et que les jours raccourcissent, un réflexe manque encore à beaucoup de jardiniers : protéger leur laurier-rose en pot dès le mois d’octobre. Ce geste simple peut pourtant faire toute la différence entre une plante en pleine forme au printemps… ou un pot triste et desséché qu’il faut remplacer.
Pourquoi le laurier-rose craint le froid plus qu’on ne le pense
Le laurier-rose évoque la chaleur, la lumière, les vacances. Pourtant, malgré son apparence résistante, il est bien plus fragile face au froid qu’on pourrait le penser, surtout lorsqu’il est cultivé en pot.
Planté en pleine terre dans le sud de la France, il peut survivre jusqu’à –5 °C, à condition d’être protégé du vent et dans un sol bien drainé. Mais en pot, le scénario change complètement. Pourquoi ? Parce que les racines sont moins protégées. La terre autour d’elles est plus fine, le froid pénètre vite, et cela peut suffire à tuer la plante.
Les signes d’un laurier-rose en détresse
Avant qu’il soit trop tard, certains signaux peuvent vous alerter :
- Feuilles ramollies ou devenant brunes
- Branches cassantes au toucher
- Terre gelée ou dure comme de la pierre
Ces signes indiquent une urgence. Il faut agir vite pour sauver votre plante.
Attention aux fausses bonnes idées
Entourer le pot de papier bulle ou de voile d’hivernage peut sembler utile, mais ce n’est jamais suffisant. Même doublée, cette protection ne peut pas empêcher le gel quand les températures descendent vraiment bas.
Et ne vous fiez pas non plus aux abris temporaires comme placer le pot sous une bâche ou sous un escalier. Sans vraie isolation, cela peut faire plus de mal que de bien.
Le seul vrai réflexe : rentrer le laurier-rose à l’intérieur
C’est simple : dès que le thermomètre approche 0 °C, il faut mettre votre laurier-rose à l’abri. Mais où exactement ?
- Un garage lumineux non chauffé
- Une véranda hors gel
- Une serre froide ou un cellier
Ainsi placé, il entrera dans une phase de repos naturel. Son feuillage restera intact et, au printemps, il repartira avec force.
Déplacer le laurier-rose : comment le faire sans galère
Un laurier-rose adulte peut devenir imposant. Avant de le déplacer :
- Choisissez une journée sèche (pas de terre détrempée)
- Arrosez légèrement la veille pour faciliter la manutention
- Utilisez un diable ou une planche à roulettes
- Faites une taille légère afin de limiter le volume
Quelques outils et une bonne organisation suffisent pour éviter les efforts inutiles.
Pas de serre ? Voici les alternatives qui fonctionnent
Vous n’avez pas de véranda ? Pas de souci, plusieurs autres options existent :
- Un local vélo aéré ou un coin lumineux dans le garage
- Le palier d’un immeuble (avec autorisation bien sûr)
- Un mur exposé au sud, avec plusieurs couches de protection
Entourez alors le pot de matériaux isolants : cartons, polystyrène, paillage épais. Recouvrez la plante de deux voiles d’hivernage, sans trop la serrer. Ce n’est pas l’idéal, mais cela peut suffire pour éviter les dégâts importants.
Comment entretenir le laurier-rose pendant l’hiver
Une fois à l’abri, il ne faut pas l’oublier. Voici les bons gestes pour un hivernage réussi :
- Placez-le dans une pièce lumineuse mais sans soleil direct
- Maintenez une température entre 5 et 10 °C
- Réduisez l’arrosage : juste ce qu’il faut pour que la terre reste fraîche
- Assurez une aération régulière pour éviter les maladies
Surtout, ne pas trop arroser : l’excès d’eau en hiver cause souvent plus de dégâts que le froid lui-même.
Reprise au printemps : le retour du roi
Vers la mi-mai, après les fameux saints de glace, vous pouvez réinstaller progressivement votre laurier-rose à l’extérieur.
Commencez par une exposition douce, à mi-ombre, pendant quelques heures par jour. Augmentez la lumière et le temps d’exposition petit à petit. Cette transition évite les chocs thermiques et prépare la plante à un été florissant.
En résumé : le petit effort d’octobre qui change tout
Préparer votre laurier-rose à affronter l’hiver n’est ni compliqué ni coûteux. Ce qu’il faut retenir :
- Dès octobre : surveillez la météo
- Avant les premières gelées : rentrez le pot
- En mai : commencez la sortie en douceur
Évitez absolument :
- De laisser le pot dehors, même bien emballé
- D’arroser abondamment en hiver
- D’ignorer les parasites avant l’hivernage
Un petit geste aujourd’hui, et votre plante vous offrira une cascade de fleurs demain. Votre balcon vous remerciera chaque été !




